8 février 2010
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Pourtant, la vie n'est pas si dure dans cette institut. Il y a Wolf qui compte tout et tout le temps, Reinhardt qui envie les beaux uniformes, Karl qui joue au poker, Anna et Emma les infirmières et le docteur Schmidt.
Mais à cette époque, en Allemagne, les prémisces de la solution finales font leur apparition. Ce sont les malades mentaux qui seront les premiers touchés.
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Ce livre est un bel et étrange objet qui, pour dénoncer un horrible évènement de l'histoire, revêt une forme originale.Le texte est de prime abord déroutant, mais on s'y fait vite. Il est composé de courts paragraphes et est exclusivement formé de dialogues ou monologues.
Le journaliste est le personnage principal : ce sont ses pensées et ses échanges que l'on suit au départ. Mais les points de vue changent au fur et à mesure du récit. Ce sont ensuite les envoyés du ministère puis les S.S. qui prennent la parole.
Comme le dit le texte de présentation envoyé par l'éditeur, on découvre petit à petit le contraste entre ces mondes. D'un côté, celui de la maladie mentale, où l'on finit par s'attacher à tous ces personnages particuliers. De l'autre, celui des nazis, qui profèrent sans sourciller les pires horreurs.
Les illustrations de José Ignacio Fernandez, quant à elles, sont intéressantes (la couverture en offre un bon exemple). Elles sont réalisées à partir de photographies découpées et de montages. L'effet est intrigant et parfois dérangeant ou effrayant quand les parties du corps sont déformées : les têtes sont parfois disproportionnées par rapport au corps, les yeux sont agrandis ou les bouches retouchées. Il en ressort cependant un effet de profondeur et une facilité à repérer chaque personnages, même si leur nom n'est pas écrit. De plus, la plupart du temps les personnages regardent le lecteur, ce qui l'interpelle.
Le rapport texte-image est également très intéressant. Chaque chapitre est accompagnée d'une illustration, qui montre la scène décrite par le texte. Les images apportent cependant des indications supplémentaires sur les personnages et leur sentiment.
En conclusion, en tant que médiateur, je ne sais pas si je conseillerai ce livre à tout le monde, car il peut déstabiliser par sa forme. En revanche, je vois très bien les pistes de travail qu'il peut offrir dans le cadre d'une lecture accompagnée : découverte d'une période de l'histoire (l'extermination des handicapés mentaux pendant la Seconde Guerre mondiale est rarement abordée en littérature jeunesse), analyse des différents personnages, réflexion autour du style, lecture de l'image...
Un livre à découvrir.
Merci beaucoup aux édtions Alzabane et à Babelio pour cet envoi.