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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 00:00
guerre-au-bout-du-couloir-christophe-leon.gifAlgérie, 1962. Momo et son petit frère encore bébé Alain se retrouvent seuls. Les parents ont disparu et leur tante Rosine est introuvable. Dans la rue, des Algériens en armes patrouillent et guident des gens en file indienne.

Alors qu'ils sont coincés, le vieil indigène qui leur vendait des légumes au marché les prend sous sa protection et les emmène hors de la ville. Il arrive alors dans sa cahute où vit une petit tribu : le vieil homme, une vieille femme, une mère avec un bébé, un adolescent et trois enfants.
Momo est troublé. Il se remémore les paroles de son père sur ces gens qui ne sont pas comme eux. Malgré de nombreuses différences, le jeune garçon se rend compte que les choses ne sont pas aussi simples que son père lui avait dit.

Il repense également aux comportements de son père ces derniers temps, le discours qu'il lui a tenu sur le fait de devenir l'homme de la maison, ses disparitions de plusieurs jours, le silence de sa mère...

Mais Momo et son frère ne peuvent rester que quelques jours au bled. Accompagné par Zakaria, l'adolescent, Momo retourne à Oran, à la recherhe de sa famille. Mais de retour en ville, la situation a changé...

****
Je suis rarement convaincu par les romans de Christophe Léon (notamment ici). Mais là, ce récit m'a passionné.

Même s'il ne dit pas tout, l'auteur permet de découvrir à travers les yeux de Momo la situation en Algérie avant la guerre, pendant et juste après. Le jeune garçon, de par ce qu'il vit et de par ses souvenirs, est un lien entre le point de vue des français d'Algérie et la réalité de la vie des Algériens.
Loin d'être manichéen, ce point de vue permet de comprendre la résistance à rendre un pays qui n'est pas le sien mais que l'on aime. Pourtant, il n'excuse pas tout, notamment une méconnaissance de la culture algérienne et un racisme primaire.
Il montre aussi que si les Algériens ont été exclus des instances décisionnaires de leur pays, les représailles après l'indépendance ont été violentes.

C'est un roman fort et dur, un roman historique comme en on voit peu. Pour ceux que cette période de l'histoire récente intéresse, c'est un livre à découvrir.

Il est heureux de voir que plus le temps passe et plus cette période où l'Etat français a agi de manière honteuse est traitée en littérature jeunesse.

Le blog de Christophe Léon.

L'avis d'Ulaz.

La guerre au bout du couloir / Christophe Léon. - Thierry Magnier, 2008. - Collection Roman.
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commentaires

U
<br /> Nos avis se rejoingnent donc (merci pour le lien !) pour ce roman dur mais intelligent. Il permet de revenir sur des évènements parfois oubliés...<br /> <br /> <br />
R
<br /> @ Ulaz : Oui, surtout que ce genre d'évènement pas franchement reluisant n'est pas encore vraiment abordé par les jeunes.<br /> <br /> <br />