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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 07:00

secret-iona-lewis.gifEn Ecosse, quand Callum et ses amis rencontrent Iona, cela commence par une dispute. La jeune fille est prise en train de pêcher la truite à mains nues sur les terres du père de Callum. Prise à partie par Rob, elle s'enfuit sous la pluie, laissant ses habits sur place. Pris de remords, Callum la recherchera longtemps pour lui rendre ses affaires.

 

Après ce geste, Iona lui fera confiance et lui confiera un grand secret : un balbuzard vit sur le loch. Callum comprend rapidement ce que cette confidence a de précieux. Les aigles pêcheurs sont une espèce protégée, qui avait disparu de la région depuis des dizaines d'années. Les enfants vont donc garder le secret et observer seuls les préparatifs du balbuzard et l'arrivée d'une femelle.

 

Callum apprend aussi à mieux connaître Iona. Lui qui est entouré d'une famille aimante verra que la jeune fille est malheureuse. Sa mère l'a laissée seule chez son grand-père, un vieil homme bourru et alcoolique, vivant dans une maison délabrée.

 

Le jour où la femelle balbuzard se prend dans un fil de pêche, ils vont pourtant devoir partager leur secret avec des adultes. Les parents de Callum feront appel à Hamish, un gardien de la réserve naturelle. Celui-ci leur promettra de garder le secret. Ils soigneront ensemble la femelle, qu'ils prénommeront Iris. Avant de la relâcher, un émetteur sera fixer à son corps, pour suivre ses déplacement sur Google Earth. Callum, qui lui rendra sa liberté, en sera marqué à vie, après avoir plongé son regard dans celui de l'oiseau.

 

Mais cette période heureuse sera brisée par un évènement tragique.

 

*****

 

Ah là, là, quel coup de coeur ! Gill Lewis a écrit ce livre après avoir suivi un Master of Arts in Writing for Young People. Eh bien, cette formation lui a permis de livrer un superbe récit. Avec l'expérience, ses prochains ouvrages devraient être encore plus formidables.

 

Le secret d'Iona respire l'intelligence. J'ai tout d'abord cru qu'il s'agissait d'une ode à la nature et à sa protection. Gill Lewis nous transporte dans une Ecosse enchantée, où les paysages sont magnifiques. La solidarité y est aussi le maître mot, où chacun est prêt à entraider son voisin.

Le livre n'est pas que cela puisque l'histoire se transforme en récit initiatique pour Callum qui, en affrontant de nombreuses épreuves et en relevant des défis, apprendra à grandir. Il a la chance d'être entouré de parents et d'un frère formidables, ainsi que d'amis toujours présents et attentifs.

 

Les différents épisodes s'enchaînent très bien. Certains sont très émouvants et entraînent le lecteur au coeur des sentiments des personnages. On partage réellement leur sensation et l'empathie à leur égard est immense. Le message délivré est un message de tolérance, de respect, d'entraide et d'amité par delà les frontières.L'écriture simple et belle de l'auteure permet de dévorer sans le lâcher ce fantastique roman.

 

Je recommande donc très fortement Le secret d'Iona à tous les amoureux de la nature et de la vie.

 

*****

 

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "C'est moi qui l'aperçus le premier : une fille pâle et maigrichonne allongée sur un rocher plat en contrebas des rapides".

 

Autres avis : Niurka (attention, certains éléments du récit non mentionnés pour préserver un certain suspens ici y sont révélés), Lecture au Naturel (là aussi, il y a beaucoup d'éléments qui sont révélés).

 

Le secret d'Iona / Gill Lewis ; traduit de l'anglais par Bee Formentelli. - Gallimard jeunesse, 2011. - Collection Folio junior.

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 07:00

sako-martine-pouchain.gifD'un côté, il y a Sako, 10 ans et demi. Elle vient du Mali avec sa mère et a fait le voyage dans des conditions difficiles. Contrairement à ce qu'elle pensait, la France n'est pas un pays où la vie est facile. Il faut des papiers pour travailler mais pour avoir les papiers il faut travailler. Sa mère fait donc ce qu'elle peut.

En attendant la rentrée scolaire, Sako et sa mère ont été logées dans une vieille caravane dans un ancien camping. A côté, il y a une maison avec une vieille dame.

 

De l'autre côté, il y a Mado. Elle se laisse porter par la vie et ne s'occupe plus d'elle ni de sa maison. Pour qui le faire ? Elle ne voit personne, son fils habite à Marseille et ses petits-enfants sont grands et la connaissent à peine.

En plus, il y a plein d'étrangers. Si l'un d'eux venait la tuer, personne ne le saurait. D'ailleurs, il y a maintenant une petite fille noire qui la regarde. Elle a des yeux immenses et des dents si blanches !

 

C'est comme ça que Sako, la petite Malienne sans papiers, et Mado, la vieille dame sans avenir, vont nouer une amitié très forte, pleine de tendresse. Chacune va pouvoir aider l'autre à sa manière.

 

*****

 

Attention, ne faites pas comme moi. Le titre est bien Sako et pas Sarko comme je l'avais lu au premier coup d'oeil . Le sujet est pourtant plutôt politique, puisqu'il concerne la manière dont les sans-papiers sont traitées en France. Pas facile de parler d'un sujet tellement d'actualité. Martine Pouchain s'en tire cependant avec brio, en offrant un roman facile à lire mais très intelligent.

 

Ceci tient beaucoup aux deux personnages que sont Sako et Mado. La première est pleine de malice, de joie de vivre et d'optimisme malgré ce qu'elle vit. La seconde est débordante d'amour, ivre d'apprendre, de découvrir et de ne plus avoir peur de ce qui est différent. La spontanéité de Sako répond aux tâtonnements de Mado, qui a besoin de redécouvrir les gestes maternelles. Les paroles et les actes qu'elles vont échanger vont permettre de créer un lien indestructible et d'entraîner le lecteur dans leur histoire.

 

D'un autre côté, le sujet central reste le traitement des personnes arrivées sans papiers en France. Martine Pouchain  explique clairement les choses et rien n'est tout blanc ou tout noir. Chacun des immigrés a ses raisons d'être là, les fonctionnaires français font leur travail. Mais l'accueil est froid, le soutien inexistant, le traitement dur et violent. Cet aspect de l'histoire est surtout narré par Niouma, la mère de Sako. L'auteure ne prend pas partie, mais elle nous fait comprendre que la manière dont les sans-papiers sont traités est inhumaine et que le changement ne peut venir que de personnes comme Mado, c'est-à-dire des gens comme vous et moi.

 

Il est donc impossible de rester insensible à l'histoire de Sako, qui intéressera les jeunes comme les plus grands.

 

*****

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "Depuis que nous avons quitté le pays de nos ancêtres, Mousso Koroni mets des bâtons dans nos roues et transforme toutes nos batailles en causes perdues".

 

Autres avis : Sophie Pilaire.

 

Sako / Martine Pouchain. - Oskar jeunesse, 2011. - Collection Société.

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 07:00

malediction-shakespeare-ferrier-josephine.gifCatastrophe pour les parents Trotter : leur départ en Terre Adélie a été avancé... à demain ! Que faire de leurs enfants, Albane et Victor ? La seule solution qu'ils trouvent est de les envoyer en quatrième vitesse chez Tatagatha, une tante un peu excentrique.

Cette dernière n'est d'ailleurs pas très enthousiaste quand elle trouve ses deux neveux et nièces sur son palier. Outre qu'elle n'a pas la fibre maternelle, elle doit partir en Angleterre pour un reportage sur le festival Shakespeare. C'est sans compter sur le côté manipulateur d'Albane, qui arrive à la convaincre de les emmener.

 

Une fois à Stratford-upon-Avon, le caractère des deux enfants prend toute son ampleur. Albane, adolescente gothique et impulsive, compte bien sur le laxisme de sa tante pour faire les 400 coups en Angleterre. Victor, plus jeune mais plus raisonnable, va faire ce qu'il peut pour l'empêcher de faire trop de bêtises.

 

Mais Albane est très têtue. En poursuivant un voleur, ils tombent au sens propre sur la sépulture de Shakespeare. Ni une, ni deux, l'adolescente ne tient pas compte de la malédiction inscrite sur le tombeau et elle emporte un objet trouvé sur place.

 

Peu de temps après, son comportement change et elle se met à parler comme un personnage de Shakespeare, en menaçant son frère. Victor va devoir tout faire pour réparer la situation, tout en échappant sans le savoir à un mystérieux individu.

 

*****

 

Autant le dire tout de suite, ce récit est hautement improbable. Déjà, des parents qui partent en expédition scientifique où on ne communique que par voie postale, j'ai du mal à y croire. Mais alors le tombeau de Shakespeare ouvert et sans surveillance en plein milieu du festival Shakespeare, c'est franchement irréel.

 

Malgré tout, le récit est sympathique.

D'abord les personnages sont exquis, Albane et Victor en tête. Albane, c'est l'adolescente gothique dans toute sa splendeur. Egoïste et têtue, elle compte bien profiter de la vie, quelles qu'en soient les conséquences pour elle et pour les autres. Bref, j'adore la détester. Victor, c'est le côté raisonnable. Malgré tous ses efforts, personne ne l'écoutent et toutes ses tentatives sont vouées à l'échec. Il est pourtant malin et astucieux, ce qui le rend très attachant. Ce duo frère-soeur qui s'aiment et se haïssent sonne très vrai.

L'ambiance anglaise est également très bien décrite. On imagine très bien les scènes qui se déroulent dans des rues anciennes, pleines d'histoire. En y ajoutant des citations de MacBeth, on s'y croirait.

 

J'ai pris donc un grand plaisir à suivre les aventures anglaises des enfants Trotter. De nombreux indices laissent présager une suite. J'espère qu'elle sera encore plus intéressante et qu'elle développera certains éléments..

 

*****

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "L'Âme du monde est une vibration, une ondulation sacrée sur la surface immatérielle de l'univers".

 

Autre avis : Clarabel

 

Les chroniques étranges des enfants Trotter, 01 : la malédiction Shakespeare / Anne Ferrier & Régine Joséphine. - Oskar jeunesse, 2011. - Collection Fantastique.

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 07:00

ete-arpents-wildsmith.gifJohn, 12 ans, est ravi. Sa famille quitte la ville pour s'installer à la campagne. Avec ses parents, son grand frère et ses deux petites soeurs, ils rejoignent une ancienne ferme et le grand terrain qui l'entoure, les Arpents. Son père compte l'exploiter pour vivre.

 

Pour le jeune garçon, aucun regret. Il est au contraire ravi de retrouver la nature et surtout de la liberté offerte par ce terrain gigantesque. Toute la journée, il l'explore seul ou avec ses frères et soeurs. Il est notamment attiré par une vieille cabane, première maison construite sur le terrain il y a plus d'un siècle.

 

Il y est d'ailleurs exilé avec son grand frère David et sa soeur Paula, le temps que leur père réalise les travaux dans leurs futures chambres. Les enfants sont enchantés à cette perspective et en profitent largement.

 

Cependant, petit à petit, des éléments leur posent question. Cette maison abandonnée n'est-elle pas trop propre alors que personne n'y vit depuis des années ? A qui appartiennent les traces de pas trouvées dans les bois ? Qui joue du tambour la nuit ? La fratrie se doute que quelqu'un d'autre vit aux Arpents. Mais faut-il en parler aux parents, avec le risque de passer l'été enfermé ?

 

*****

 

Edité pour la première fois en 1975, ce roman d'Alan Wildsmith n'a pas pris une ride et apporte une bouffée d'air frais. Réédité régulièrement, il est assez attrayant dans cette nouvelle présentation. Mon seul regret est qu'il n'est pas accompagné des deux autres volumes de la série, Un hiver aux Arpents et Les Arpents sur le sentier de la guerre, que je lirais avec plaisir.

 

Toute simple qu'elle soit, l'histoire est un véritable hymne à la nature, à la liberté de l'enfance et à la tolérance. Aux Arpents, les enfants sont libres d'aller où ils veulent, quand ils le veulent, dans cette région boisée et gigantesque. Leurs parents leur font entièrement confiance et ne cherchent pas à les surprotéger. Ils sont quand même présents et sont les premières personnes vers lesquelles se tournent les enfants en cas de soucis.

Les messages de tolérance portent sur le caractère de chacun. Tout le monde est différent, ce qui n'empêche pas de se respecter. Il y aussi une description des conditions de vie des Indiens (le livre date de 1975, mais je ne pense que la situation ait beaucoup évoluée) et qui les dénonce. John, David et Paula en prennent conscience car on leur a jamais expliqué la situation.

 

J'ai ressenti beaucoup de plaisirà la lecture de ce récit relaté par le regard John. Plein d'humour et d'entrain, il sait faire monter le suspens petit à petit jusqu'à ce que l'on connaisse la vérité. Plusieurs rebondissements sont là pour maintenir l'attention jusqu'au dénouement final.

L'auteur est aussi un formidable portraitiste, qui sait rendre ses personnages attachants et les dotent d'une véritable personnalité. Il sait aussi les rendre plus inquiétants quand c'est nécessaire.

 

Un été aux Arpents est donc pour moi un formidable roman jeunesse, une petite merveille qui a gardé le goût de l'enfance et de la liberté.

 

PS : Après avoir vérifié, un arpent est une "ancienne mesure agraire qui valait 20 à 50 acres". Ceci explique le titre original Summer at Forty-five Acres.

 

*****

 

A partir de 9 ans.

 

Première phrase : "Je m'appelle Peter John."

 

Un été aux Arpents / Alan Wildsmith, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne-Marie Chapouton. - Castor Poche-Flammarion, 2011. - Collection Castor Poche roman.

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 07:00

petite-peste-jo-witek.jpgJessie est une jeune fille qui ne cache pas ce qu'elle pense. Et souvent, cela ne plaît pas aux gens de recevoir la vérité en pleine figure.

 

Vivant dans une ville au bord de la mer, elle crée cet été Le Club des Cabossés, qui n'accueille que ceux que la vie n'épargne pas. Il y a au départ Manu le bègue, Arthur le moche et une quatrième recrue un peu plus tard.

 

Ensemble, sous les ordres de Jessie, ils vont faire les 400 coups (enfin un peu moins). En se serrant les coudes, ils vont arriver à se dépasser et à être un peu moins "cabossés".

 

Mais finalement, celle qui a la carapace la plus dure, c'est bien Jessie...

 

*****

 

Oskar jeunesse, l'éditeur jeunesse qui monte en ce moment (enfin qui publie surtout),  a revu ses couvertures. Mon regard a été attiré par celle-ci, que je trouve plutôt sympathique.

 

Il n'est pas facile je trouve d'écrire sur des vraies pestes sans tomber dans la méchanceté pure et simple (j'ai d'ailleurs un souvenir récent en tête). Jo Witek évite cet écueil. Les sorties de Jessie sont amusantes et, quand elle dépasse les limites, elle est vite corrigée par ses amis du Club. Jessie est donc vraiment une fille attachante, qui cache sous ses airs de dure à cuire un coeur d'or.

 

L'idée du Club des Cabossés est aussi bonne. En effet, c'est souvent pendant les vacances à la plage que chacun se sent plus complexés. Les réunir pour les intégrer à un groupe est une bonne idée. Cela les poussera à s'intéresser aux autres et à prendre confiance en eux pour dépasser ce que les handicape.

 

Le livre est constitué de petites scénettes qui s'enchaînent bien les unes aux autres. Et le dernier épisode est touchant.

 

Petite peste ! est donc une agréable surprise, qui fait rire tout en sachant garder une touche d'émotion.

 

*****

 

A partir de 9 ans.

 

Première phrase : "Qui croise Jessie sur son passage a deux options."

 

D'autres avis : Laurence, Mirabilia, Sophie Pilaire, Bookfalo Kill

 

Petite peste ! / Jo Witek. - Oskar jeunesse, 2011. - Collection Société.

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 17:05

fort-comme-ulysse-sylvaine-jaoui.jpgA 12 ans, Eliott est atteint depuis 4 ans de rétinite pigmentaire. Cela veut dire qu'il perd progressivement la vue et qu'il sera aveugle un jour

 

La vie n'est donc pas facile pour lui, d'autant que ses parents ont été affectés par sa maladie et réagissent chacun à sa façon. Son père est perpétuellement présent auprès de lui, inventant des machines pour compenser son handicap. Sa mère s'est elle laisser envahir par l'angoisse et le stress, perdant ainsi sa joie de vivre et oubliant les fêtes et les suprises qu'elle organisait pour la plus grande joie d'Eliott.

 

Au collège, la situation pourrait aller mieux. Nathan, son meilleur copain, est toujours présent pour lui. Mais suivre les notes au tableau et faire ses devoirs devient compliqué.

Alors qu'ils sont en train d'étudier l'Odyssée d'Homère, son père tarde à lui envoyer la version adaptée à sa vision. Il est donc obligé de se rendre au CDI entre midi et deux heures, juste avant le cours de français, pour lire le texte. Malgré la taille 48 des caractères, c'est un travail fastidieux pour lui. La documentaliste, Mme Stabat, saura alors trouver le moyen de l'aider sans le vexer. Il lui en sera reconnaissant, devinant chez elle une grande tristesse...

 

A côté de ses problèmes, Eliott vit aussi ses problèmes d'adolescent. Comment par exemple se rapprocher de la belle Espérance, qui l'attire par sa discrétion.

 

*****

 

Les occasions de lire un livre de Sylvaine Jaoui ont été rares pour moi. Mais à chaque fois, j'ai le plaisir de lire une histoire intéressante, bien ancrée dans la réalité quotidienne. Fort comme Ulysse ne fait pas exception.

 

La maladie d'un enfant n'est pas un sujet évident. Il est certain que l'on souhaite souvent éviter de parler de ces soucis, pour les protéger eux ou nous. Pourtant, la maladie et le handicap n'épargnent personne. Il est donc important que la littérature jeunesse traite de ces sujets.

Le livre de Sylvaine Jaoui est d'autant plus réussi qu'à mon avis elle ne cache pas les difficultés pour l'enfant et pour son entourage. La manière de réagir de ses parents, différentes, montre qu'on ne réagit pas tous pareil devant la maladie. Chacun a sa façon de montrer son angoisse, bien souvent en surprotégeant. Pourtant, il faut accepter la situation et avance malgré les difficultés.

C'est ce que fait Eliott, qui cherche son équilibre entre indépendance et besoin de soutien. C'est un personnage courageux, inspiré par Ulysse dont il découvre et admire les exploits. Il tire de ce texte antique des leçons de vie qui lui servent dans son quotidien.

 

Malgré cela, Sylvaine Jaoui arrive à garder un ton optimiste, loin de tout pathos ou catastrophisme. Elle montre aussi que le monde n'est pas rose, entre famille recomposée, passé douloureux et racisme. Pourtant, tous ses personnages acceptent la situation, cherchant toujours à voir le meilleur côté de la vie.

 

Fort comme Ulysse est donc un roman très sympathique, offrant une bouffée d'espoir malgré un sujet difficile. Il est très agréablement accompagné des (un peu trop petites à mon goût) illustrations de Sybille Delacroix.

 

A conseiller dès 10 ans.

 

Fort comme Ulysse / Sylvaine Jaoui ; illustrations de Sibylle Delacroix. - Casterman, 2011. Collection Casterman Junior, C'est la vie.

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 10:35

murder-party-agnes-laroche.jpgPour son anniversaire, Max a bien envie d'inviter Marguerite, pour qui il a le bégain. Sauf que depuis le début, à cause de sa timidité, il commet gaffe sur gaffe auprès de la jeune fille. Résultat, elle ne l'apprécie pas, alors qu'il est obligé de porter son sac. Marguerite souffre en effet d'un handicap qui l'oblige à se déplacer avec des béquilles.

C'est son grand frère Noé qui va lui fournir une bonne occasion : organiser lors de cette soirée une "murder party". Un de ses camarades jouera le rôle du mort, et les invités interpréteront chacun un personnage. Au commencement, tout se déroule pour le mieux, d'autant que Max fait équipe avec Marguerite. Jusqu'au moment où tout bascule : le corps qu'il trouve est un vrai corps. Les adolescents sont alors enlevés par l'agresseur...

*****


Murder party est un roman policier plein de qualités, qui m'a offert un agréable moment de lecture.

Tout d'abord, on est amusé par Max qui raconte l'histoire. On comprend pourquoi sa maladresse et sa timidité peuvent apparaître comme des preuves d'hostilité auprès de Marguerite. Alors qu'à l'intérieur, c'est tout le contraire : un amour naissant pour cette jeune fille mystérieuse et solitaire.

Après la découverte du corps, le récit bascule dans le policier, avec un enlèvement et la recherche d'un moyen d'évasion. L'action est menée tambour battant, et on se demande comment les jeunes gens vont s'en sortir.

C'est donc un livre à conseiller, qui devrait plaire aux garçons (mais pas que !).

 

Le blog d'Agnès Laroche.

 

Murder party / Agnès Laroche. - Rageot, 2010. - (Heure noire).

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 19:23

hermux-tantamoq.jpgHermux Tantamoq est une souris tout à fait ordinaire. Horloger de son métier, il partage son temps entre sa boutique, le café de Lanayda Prink et son chez lui avec sa coccinnelle Terfèle.

 

Son seul souci vient du comportement de sa voisine de palier Tucka Mertslinn. Reine d'une société de cosmétique et artiste d'avant-garde, elle a une manière bien à elle d'envahir le monde d'Hermux. Son dernier "coup" est d'avoir refait le hall de leur immeuble d'une manière très moderne.

 

Mais un autre évènement va bientôt bouleverser le quotidien d'Hermux: l'arrivée de Linka Perflinker. Cette jeune souris est aussi aventurière que notre héros est casanier. Pourtant, quand elle va lui apporter sa montre à réparer, Hermux n'aura qu'une envie : revoir cette charmante personne.

Aussi, quand après quelques jours elle ne réapparaît pas, notre souris va partir à sa recherche. Il va être entraîner dans une drôle d'histoire, où il est question de recherche médicale et de jeunesse éternelle...

 

*****

 

Il y a longtemps que j'entends du bien de ce livre. Je me suis plongé dedans dans le cadre du club de lecture de la bibliothèque. Et je ne le regrette absolument pas. Hermux Tantamoq est pour moi un excellent livre pour enfants, qu'il faut absolument lire et conseiller.

 

Le premier point est l'écriture de Michael Hoeye. Simple mais pas simpliste, il a un style fluide, qui arrive à nous entraîner au coeur de l'action.

Il fait également preuve de beaucoup d'inventivitéau niveau des noms de ses personnes. Hermux Tantamoq, Linka Perflincker : ces sonorités nous emmènent déjà dans un autre monde.

Du point de vue du récit, tout s'enchaîne tellement bien que s'en est un vrai plaisir. L'auteur prend son temps pour poser son monde et ses personnages, et pour que l'action se développe progressivement. Même les petites digressions ne sont pas inutiles et tout contribue à construire un récit riche et palpitant.

 

Enfin, tous ses personnages sont fantastiques, avec une véritable personnalité. Chacun d'entre eux est un animal du style rongeur ou marsupial. S'il garde ses caractéristiques physiques (poils, griffes, dents...), les comportements sont totalement humains. Ils vivent dans une ville, conduisent des voitures, mangent dans des cafés et des bars, ont des montres... Seule exception : les animaux de compagnie, puisque Terfèle est une coccinelle apprivoisée.

Je suis également fan d'Hermux Tantamoq. Cette souris casanière, qui découvre l'amour et l'aventure en même temps, est un véritable héros. C'est à dire une souris ordinaire qui accomplit ce qu'elle doit accomplir pour sauver les innocents.

 

Vous l'aurez compris, ce livre est un vrai coup de coeur, qu'il faut lire, conseiller et offrir sans restrictions.

 

L'avis de Tiphanya.

MàJ du 19/08/2010 : L'avis de Faelys.

 

Hermux Tantamoq, volume 1 : le temps ne s'arrête pas pour les souris / Michael Hoeye ; traduit de l'anglais par Mona de Pracontal. - Albin Michel, 2002. - Collection Wiz.

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 19:50

golem-1magic-berber--murail.gifgolem-2-joke-murail.jpgL'histoire commence dans la classe des 5e6, là où sont réunis quelques uns des personnages principaux. Il y a d'abord Jean-Hugues de Molenne, le prof de français. Ce jeune homme a bien du mal à se faire respecter dans le collège de cette zone dite "sensible". Il y a aussi Samir, le caïd et perturbateur, qui cache une vie familiale désastreuse et une petite soeur handicapée. Enfin, il y a Majid, qui vient de gagner un ordinateur tout neuf grâce aux 3 Baudets.

Car cet ordinateur va être le début d'une drôle d'aventure. Tout d'abord, un drôle de jeu y est stocké. Il va se répandre dans le PC de Jean-Hugues, qui a accepté d'enseigner à Majid comment fonctionne l'informatique. Tout deux vont être pris par ce jeu extraordinaire qui s'appelle "Golem". Chacun à leur tour, ils vont se plonger dans l'aventure qui leur est offerte, affrontant les épreuves au péril de la vie du guerrier qu'ils dirigent. Jusqu'à arriver à la dernière épreuve qui, une fois résolue, leur permet de créer leur golem.

Mais avec l'arrivée de ce jeu mystérieux, apparaissent aussi désagréments et drôles d'évènements. Un petit fantôme indomptable, surnommé Joke par Jean-Hugues, apparaît sur les PC des joueurs. Des drôles de livreurs veulent récupérer le PC de Majid. Les caves de la Cité des 400 abritent un drôle d'habitants. Des fumées et des odeurs de brûlé vont et viennent. Et puis tout le monde, enfants et adultes, se passionnent pour la pâte à prout...


*****

 

Décidément, les Murail sont une sacrée famille. Si Tristan a fait carrière en tant que compositeur, les trois plus jeunes se sont mis à l'écriture. Il y a d'abord Marie-Aude, dont les romans me plaisent toujours autant ; Elvire, plus connue sous le nom de Moka, qui m'a enchanté avec plusieurs de ses titres ; et puis il y a Lorris, que je connais moins mais que j'ai très envie de découvrir. Tous ont déjà publié plusieurs livres qui ont été remarqués. Avec Golem, ils ont choisi d'écrire à 6 mains.

Le résumé ci-dessus concerne les deux premiers volumes, sur les 5 parus. J'espère ne pas en avoir trop dit, mais l'histoire devient vite dense et prenante, ce qui la rend difficile à résumer. Elle s'appuie sur la légende juive du Golem, cet être d'argile à qui l'on donne la vie en écrivant "Emet" (vérité en hébreu) sur son front.

Pour ma part, j'ai bien envie de découvrir la suite, car les questions soulevées sont nombreuses et n'ont pas encore de réponses. La construction du récit est cependant très bonne. Si chaque héros vit ses actions plus ou moins indépendamment des autres, je me plais à imaginer que les voies qu'ils suivent vont bientôt se rejoindre. Et là, j'ai hâte de connaître les explications.

Pour ceux qui connaissent bien ces 3 auteurs, le but est aussi de rechercher quelles parties et quelles idées sont les leurs. Il faut bien sûr bien connaître leurs oeuvres et leur style. Pour ma part, j'ai l'impression que Jean-Hugues pourrait avoir bien être né dans l'esprit de Marie-Aude Murail. Mais rien n'est sûr car je ne sais pas comment ils ont travaillé.

Un petit mot sur le lieu de l'aventure. La majorité des évènements se déroulent dans un quartier de banlieue, au milieu des tours. Cependant, il ne s'agit pas d'un texte dénonçant la situation difficile des zones urbaines délaissées. Les personnages qui vivent sont toutefois présentés de manière sympathique et absolument manichéenne. Les auteurs font passer des messages de tolérance invitant à aller au-delà des préjugés. Ceux qui font preuve de racisme et d'intolérance sont largement ridiculisés dans le texte.

Un tout petit bémol toutefois. Golem est une aventure basée sur l'informatique. Et dans ce domaine, les technologies évoluent bien vite. Alors évidemment, on tique parfois devant des termes ou des usages qui ont disparu ou qui ont été remplacés par d'autres outils, bien que la plupart restent d'actualité (comme le fait d'avoir des surnoms et des avatars). Ca n'enlève la vivacité du récit, mais il vieillit un peu le texte. Une nouvelle édition venant de sortir, peut-être que le texte a été mis au goût du jour, comme Marie-Aude Murail l'a fait pour sa série Emilien à l'Ecole des Loisirs.

Dans tous les cas, à moi le tome 3 et les suivants !!!

 

A partir de 10 ans.

 

Golem, volume 1 : Magic Berber / Elvis, Lorris et Marie-Aude Murail. - Pocket jeunesse, 2002.
Golem, volume 2 : Joke / Elvis, Lorris et Marie-Aude Murail. - Pocket jeunesse, 2002.

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 00:00
noe-claire-clement.gifNoé vient de perdre sa mère. A 10 ans, c'est dur, surtout qu'il ne connaît pas son père. Ce sont pourtant ses grands-parents paternels qui vont s'occuper de lui.

Noé les connaît mais ne les voit pas beaucoup car ils sont mariniers. Avec leur péniche le Nan-Ty, ils circulent sur tous les fleuves de France et des pays voisins.

C'est donc sur l'eau que Noé va faire son deuil. Cette nouvelle vie l'occupe bien : il découvre la vie des mariniers et la solidarité qui existe dans cette profession, comment conduire une péniche, passer une écluse...
Et puis il va faire des rencontres : Homère le canard aquaphobe, Gaëlle fille de marinier, Freddy le capitaine du Bon vent guitariste à ses heures...

Mais Noé va vite comprendre que ses grands-parents et Freddy lui cachent quelque chose. Il faudra attendre une tempête pour qu'éclate enfin la vérité.

*****

Avec Loulette, Claire Clément avait déjà fait fort. Avec Noé, c'est encore mieux.

L'histoire de Noé est douce et triste, un peu comme la vie. Claire Clément donne une réelle consistance à ses personnages, et l'on s'attache beaucoup à eux.
Elle aborde différents sujets : le deuil, les relations grands-parents / petits enfants, l'absence du père. Elle donne à chaque fois des pistes de réflexion, avec toujours une pointe d'optimisme.

De plus, c'est un ouvrage intéressant pour découvrir la vie des mariniers. Les explications ne sont pas technique mais il est facile de comprendre ce qu'est leur vie. C'est vraiment une découverte.

C'est donc un roman à multiples facettes, un peu triste mais très optimiste. Chacun devrait pouvoir y trouver un plaisir de lecture.

Gawou a bien aimé aussi.

A partir de 10 ans.

Noé / Claire Clément. - Bayard jeunesse, 2008. - Collection Estampille.
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