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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 07:00

sako-martine-pouchain.gifD'un côté, il y a Sako, 10 ans et demi. Elle vient du Mali avec sa mère et a fait le voyage dans des conditions difficiles. Contrairement à ce qu'elle pensait, la France n'est pas un pays où la vie est facile. Il faut des papiers pour travailler mais pour avoir les papiers il faut travailler. Sa mère fait donc ce qu'elle peut.

En attendant la rentrée scolaire, Sako et sa mère ont été logées dans une vieille caravane dans un ancien camping. A côté, il y a une maison avec une vieille dame.

 

De l'autre côté, il y a Mado. Elle se laisse porter par la vie et ne s'occupe plus d'elle ni de sa maison. Pour qui le faire ? Elle ne voit personne, son fils habite à Marseille et ses petits-enfants sont grands et la connaissent à peine.

En plus, il y a plein d'étrangers. Si l'un d'eux venait la tuer, personne ne le saurait. D'ailleurs, il y a maintenant une petite fille noire qui la regarde. Elle a des yeux immenses et des dents si blanches !

 

C'est comme ça que Sako, la petite Malienne sans papiers, et Mado, la vieille dame sans avenir, vont nouer une amitié très forte, pleine de tendresse. Chacune va pouvoir aider l'autre à sa manière.

 

*****

 

Attention, ne faites pas comme moi. Le titre est bien Sako et pas Sarko comme je l'avais lu au premier coup d'oeil . Le sujet est pourtant plutôt politique, puisqu'il concerne la manière dont les sans-papiers sont traitées en France. Pas facile de parler d'un sujet tellement d'actualité. Martine Pouchain s'en tire cependant avec brio, en offrant un roman facile à lire mais très intelligent.

 

Ceci tient beaucoup aux deux personnages que sont Sako et Mado. La première est pleine de malice, de joie de vivre et d'optimisme malgré ce qu'elle vit. La seconde est débordante d'amour, ivre d'apprendre, de découvrir et de ne plus avoir peur de ce qui est différent. La spontanéité de Sako répond aux tâtonnements de Mado, qui a besoin de redécouvrir les gestes maternelles. Les paroles et les actes qu'elles vont échanger vont permettre de créer un lien indestructible et d'entraîner le lecteur dans leur histoire.

 

D'un autre côté, le sujet central reste le traitement des personnes arrivées sans papiers en France. Martine Pouchain  explique clairement les choses et rien n'est tout blanc ou tout noir. Chacun des immigrés a ses raisons d'être là, les fonctionnaires français font leur travail. Mais l'accueil est froid, le soutien inexistant, le traitement dur et violent. Cet aspect de l'histoire est surtout narré par Niouma, la mère de Sako. L'auteure ne prend pas partie, mais elle nous fait comprendre que la manière dont les sans-papiers sont traités est inhumaine et que le changement ne peut venir que de personnes comme Mado, c'est-à-dire des gens comme vous et moi.

 

Il est donc impossible de rester insensible à l'histoire de Sako, qui intéressera les jeunes comme les plus grands.

 

*****

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "Depuis que nous avons quitté le pays de nos ancêtres, Mousso Koroni mets des bâtons dans nos roues et transforme toutes nos batailles en causes perdues".

 

Autres avis : Sophie Pilaire.

 

Sako / Martine Pouchain. - Oskar jeunesse, 2011. - Collection Société.

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commentaires

L
trop bien