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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 07:00

apocalypse-bebe-virginie-despentes.jpgLucie, femme fade et sans motivation, approche de la quarantaine. Elle s'est toujours laissée porter par la vie et se retrouve donc à exercer son métier sans passion. Employée dans une boîte de détectives, elle est affectée à la surveillance des ados. Tout se passe tranquillement pour elle, jusqu'au jour où la fille qu'elle surveille, Valentine Galtan, disparaît.

 

Sa grand-mère, sorte d'ogresse autoritaire et manipulatrice, la charge tout de même de retrouvée Valentine, non sans avoir passé un savon à la boîte et à Lucie. Dans un sursaut, et pour impressionner un peu ses collègues, la détective va demander la collaboration de la Hyène.

 

Derrière ce surnom se cache une drôle de femme. Lesbienne, dealeuse, spécialiste du renseignement, ayant travaillé dans le recouvrement de créance, sadique quand elle le décide. Mais ultra-connue dans le milieu. Lucie est donc tout étonnée quand elle accepte de travailler avec elle.

 

Les voilà donc lancées sur la piste de Joséphine. Mais dans ce mini-road movie ce qu'elles découvrent n'est pas la vérité entière et nue, telle que les différents personnages qu'elles vont croiser la connaissent...

 

*****

 

Apocalypse bébé est le premier roman de Virginie Despentes que je lis. De cette auteure, je ne connaissais que le buzz qu'il y avait eu autour de Baise-moi. Et puis l'émission Place de la toile en a parlé sur France Culture, car Internet est un des éléments du récit. Et puis il m'est passé entre les mains. Et puis voilà je l'ai lu.

 

Tout d'abord, je dois dire que je suis rentré assez vite dans le récit. Il n'y a aucune difficulté particulière. Quant aux scènes trash, elles sont plutôt rares et, malgré leur dureté, ne m'ont pas choqué. Pourtant, le sexe n'est pas doux chez Despentes, et la violence peut être assez extrême.

 

Mais je crois qu'en fait, j'ai plutôt pris ce livre au second degré. Finalement, j'ai été plutôt amusé. Il faut dire que les défauts des personnages qui s'expriment sont tellement poussés à l'extrême, que s'en est caricatural. Tous ceux qui s'expriment sont lâches, égoïstes, vénaux, colériques, revanchards, torturés, menteurs... et les émotions qu'ils éprouvent, au lieu de les rendre plus forts, rendent leurs défauts encore plus flagrants. On passe ainsi entre autres de l'écrivain auto-centré (le père de Valentine) à la femme pleurni-dépressive (la belle-mère), du caillera de banlieue (le cousin) à la tombeuse d'hommes riches (la mère biologique). Et vraiment, chaque portrait est fait au vitriol, pour mon plus grand plaisir.

 

Il n'y a cependant pas que ça dans ce roman. Quant plusieurs personnages s'expriment, c'est aussi l'occasion de capter leur point de vue, d'avoir leur version de l'histoire et à quel point leurs intérêts sont divergents,  alors qu'ils vivent ensembles et se cotoient au quotidien. Ainsi, une claque donnée prend une importance démesurée pour celle qui la reçoit et n'est qu'un détail même pas mentionné par celle qui la donne. Et il faudra attendre que ce soit Valentine qui parle pour que toutes les pièces du puzzle soient réunies.

 

Le dernier point qui m'a marqué est le dénouement final. Il y a une grande maîtrise de Virigine Despentes dans la manière dont elle arrive à faire monter la tension. On comprend ce qui va arriver, mais on en prend la pleine mesure et les conséquences que lorsque cela arrive. Mais chut, je ne voudrais pas gâcher le suspens pour ceux qui ne l'ont pas lu.

 

Cette lecture est donc une bonne surprise pour moi, qui me donne envie de lire dans le futur d'autres titres de cette auteure.

 

*****

 

Première phrase : "Il n'y a pas si longtemps de ça, j'avais encore trente ans."

 

Ce livre a obtenu le prix Renaudot en 2010.

 

Les avis sur Babelio.

 

Apocalypse bébé / Virginie Despentes. - Grasset, 2010.

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