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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 20:48

Update du 21 juin 2012 :

Mises à jour des liens vers la description de la formation initiale des bibliothécaires d'Etat, ainsi que de l'ajout des pistes proposées par l'Enssib pour le logement. Ces modifications interviennent suite au commentaire de Thomas C. (pseudo sous lequel se cache le responsable de cette fameuse FIBE, maître spirituel à tous, blogueur prolifique, ayant eu sous sa responsabilité des fibiens alphabétiques et numériques et qui fait preuve d'une patience infinie). Un grand merci à lui pour ces remarques et pour tout le reste !

 

Maintenant que les résultats du concours de bibliothécaire d'Etat 2012 sont tombés, je me dis qu'il est temps d'écrire cet article qui me trotte dans la tête depuis un certain temps. Avoir ce concours, c'est bien, mais après, qu'est-ce qu'il se passe ? Voici donc un retour personnel sur ce qui s'est passé en 2011. Vous pensiez avoir assez souffert ? Eh bien, tenez encore un peu

 

1) Le choix des postes

 

Tout d'abord, il faudra prendre connaissance des postes vacants ouverts aux concours sur le site Poppee (vous admirerez au passage la modernité de ce site Internet tellement hype qu'il se permet de reprendre en intégralité le graphisme des sites Web 1.0 de première génération). Cela vous permettra de repérer les bibliothèques où vous pourrez postuler.

 

Il faudra alors contacter les directeurs de ces structures, pour prendre connaissance des fiches de postes, ceux-ci ne figurant pas sur Poppee. Attention, il se peut que les numéros de téléphone fournis soient erronés. Heureusement, toute bibliothèque qui se respecte possède aujourd'hui un site Web où figurent ses coordonnées

 

dedale-copie-1.jpg

L'heure du choix a sonné pour les bibliothécaires

Par Mister Kha CC-BY-NC

 

A partir de là, ça se complique. Si le poste vous intéresse, la majorité de directeurs ou des futurs responsables hiérarchiques souhaitent avoir une entrevue avec vous. Rien d'illogique, puisque vous êtes des futurs cadres : certains exigent donc de vous rencontrer et n'émettront pas un avis favorable si cela ne se fait pas. Donc mettez à jour votre CV, prévoyez de vous libérer les premières semaines de juin, faites vous belle/beau et soyez mobiles. Ces rencontres sont très importantes pour connaître la structure, le contexte et les personnes avec qui vous allez travailler. Honnêtement, le mieux est de s'imaginer qu'on passe un entretien d'embauche.

 

Une fois les postes visités et les retours des responsables hiérarchiques connus, il vous faudra émettre 6 voeux d'affectation dans l'odre qui vous intéresse, au plus tard la troisième semaine de juin (de tête).

 

 

2) Les affectations

 

En 2011, elles ont été annoncées le 8 juillet après réunion de la commission.

 

Pour ce que j'en ai compris, ce sont les critères suivants qui vont jouer : vos voeux, les avis des directeurs des structures, votre situation familiale et votre classement au concours.

 

3) Des papiers, des papiers...

 

Durant cette période, attendez-vous à remplir beaucoup de papiers administratifs. Soyez donc au point sur votre parcours (si, si, on vous le demande encore) et prévoyez des photocopies d'à peu près tout : pièce d'identité, attestation JAPD, certificat de PACS ou de mariage, derniers contrats ou arrêtés, diplômes, livret de famille... Le mieux est de les scanner et de les imprimer à la demande.

 

4) L'Enssib

 

Eh oui, après le concours de bibliothécaire, vous passerez 6 mois à l'Enssib, situé à Villeurbanne, à partir d'octobre jusqu'à fin mars. Au programme : cours, stage (en janvier) et devoirs à rendre. Le programme et toutes les informations nécessaires sont ici. Vous intégrerez alors la FIBE (Formation Initiale de Bibliothécaire d'Etat) et rejoindrez la grande confrérie des Fibiens

 

Pour le côté pratique, restaurant administratif à deux pas et horaires aménagés pour rentrer chez soi la plupart du temps, les cours commençant en général le lundi après-midi et se finissant le vendredi midi.

 

Que dire de la formation ? Eh bien je crois que l'article de 27point7 résume bien la situation. Il n'y a pas grand chose à ajouter, sinon qu'il faut profiter de la situation pour essayer de se glisser dans son futur rôle (à défaut de son futur poste), prendre des contacts, creuser les questions qui vous intéressent, échanger, nouer des liens, mettre des têtes sur les blogueurs, se faire des amis et s'amuser (en pause ou en dehors).

 

Pour moi, après deux mois en poste, je dois reconnaître que cette période a été une parenthèse formidable et nécessaire pour passer du territorial à l'université.

 

babyf.jpgLe sport officiel de l'Enssib.

Par zigazou76 CC-BY

 

 

5) Le logement

 

"Demerdasek" comme dirait l'autre. Surtout que les contraintes se cumulent, avec des étudiants déjà installés et une location sur 6 mois. Heureusement, Lyon est une ville étudiante et les solutions sont nombreuses. L'enssib recense déjà plusieurs pistes de recherche.

 

Si vous n'avez pas de collègues, amis ou famille dans le coin, les résidences étudiantes sont nombreuses, même s'il vous faudra débourser un loyer plus élevé. Pour ma part, j'ai tenté ma chance à la résidence des Etats-Unis. L'emplacement est excentré ce qui pose problème pour les transports (surtout après les soirées) mais le coin est tranquille, les chambres propres et le loyer raisonnable.

 

6) Et les sous ?

 

Grande question que celle-ci à laquelle je n'aurais pas toutes les réponses. De plus, je ne parle ici que du cas où vous êtes affectés dans un établissement d'enseignement supérieur. Pour les personnes affectées à la Ville de Paris, vous êtes rattachées et donc rémunérées par celle-ci.

 

Sachez que pendant votre formation initiale, vous serez payé par l'Enssib. Votre traitement se composera du régime indemnitaire et de l'indemnité de résidence, auxquels s'ajouteront selon votre situation le complément familial, le remboursement des transports en commun...

 

Et l'indice me demanderez-vous ? Eh bien pour cela, il faut consulter la grille indiciaire du corps de bibliothécaire. Si c'est votre premier emploi, vous commencerez à l'échelon 1. Si comme moi vous êtiez titulaire en catégorie B, il faut se rapporter au décret n° 2006-1827 du 23 décembre 2006 relatif aux règles du classement d'échelon consécutif à la nomination dans certains corps de catégorie A de la fonction publique de l'Etat, notamment à son article 5. Pour les autres situations, ne vous en faites pas, le même décret contient des informations qui peuvent vous intéresser et le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche veille au grain.

 

Toutes ces informations seront reprises dans un arrété émis par le ministère (nomination en tant que bibliothécaire stagiaire, affectation au 1er avril, échelon de (re)classement et éventuellement ancienneté). Une fois en poste au 1er avril, en plus du traitement indiciaire, la plupart des structures proposent un régime indemnitaire. Ces primes varient d'un établissement à l'autre

 

*****

 

Voilà en gros ce qu'il est possible de dire d'après mon expérience personnelle. Les Fibiens (et notamment mes très chers FIBE01)  de passage peuvent commenter pour faire part de leur expérience et corriger ce qui est erroné.

 

Chers FIBE02 (et suivants), c'est à vous de jouer !

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 20:12

eterneant shustermanIl y a quelques temps, j’avais lu Les fragmentés de Neal Shusterman. C’était un roman original et marquant, dont le souvenir est encore vif dans ma mémoire. Aussi, quand j’ai découvert qu’il venait de publier un nouveau titre, je me suis plongé dans sa lecture avec grand plaisir.

 

La quatrième de couverture donne la définition suivante de l’Eternéant : “monde situé entre la vie et la mort où se perdent les enfants sur la route de l’au-delà”.

C’est dans cet univers que vont se rencontrer Allie et Nick : les deux adolescents vont se percuter au moment de leur mort, les empêchant de partir vers un “ailleurs”.

A leur réveil, 9 mois se sont écoulés et ils sont seuls dans une forêt, avec un jeune garçon ayant oublié son nom. Celui-ci, surnommé Racine, les presse de rester avec lui pour jouer ensembles et les met en garde contre les dangers du monde extérieur.

Nick et Allie y resteront sourds, pressés de savoir ce que sont devenus leurs parents. Ils partiront à leur recherche.

 

Mais l’Eternéant ne ressemble à rien de ce qu’ils connaissent. Invisibles aux yeux des vivants, condamnés à marcher pour ne pas s’enfoncer au cœur de la terre, ils ne trouvent refuge que dans des lieux disparus qui ont marqué l’histoire.

Le plus dangereux reste les autres enfants comme eux, appelés Illumières du fait de la luminosité qui se dégage d’eux. Ceux qui forment des clans attaquent les êtres isolés, pour s’accaparer les rares objets qui ont migrés dans l’Eternéant.

 

D’aventures en aventures, ils arriveront chez Mary. Celle-ci est depuis longtemps dans ce monde. Elle a écrit des ouvrages à l’attention des Illumières, pour les mettre en garde contre les dangers qui les menacent. Elle a aussi créé une communautés pour regrouper et protéger le plus d’Illumières.

Mais Allie, qui a un fort caractère, sent que derrière ces bonnes intentions se cachent d’autres projets. Hors de question pour elle de rester sous la coupe de Mary…

 

*****

 

Il est bien difficile de résumer ce livre sans trop en dire et sans en perdre tout ce qui en fait le sel.

 

Je dois avouer que tout d’abord, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. Je suis toujours un peu mal à l’aise avec les récits qui parlent de la mort d’enfants et de l’après-vie, même si Neal Shusterman amène les choses en douceur. Mais une fois qu’Allie et Nick commencent à vivre leurs aventures, cette impression de mal-être s’est vite estompée.

 

L’auteur adopte un point de vue original pour expliquer la présence de fantôme dans notre monde. Il crée des règles qui ne trouvent pas forcément d’explications (normal, on ne devient pas omniscient après la mort) mais qui semblent logiques.

Et puis je trouve assez fort son idée de faire passer dans l’Eternéant des lieux, des bâtiments et des objets qui ont été marqués par l’histoire de l’homme. Par exemple, y retrouver les tours du World Trade Center apporte un écho historique particulier et tragique.

 

Côté écriture, les personnages d’Allie et Nick sont bien dessinés, chacun avec ses défauts et ses qualités. Il est aussi appréciable de voir qu’ils évoluent au cours du récit, leur expérience les faisant évoluer après chacune des péripéties. Les autres personnages principaux sont également très bien décrits. Leur personnalité trouble, leur ambivalence en font des êtres intéressants.

Il s’agit aussi d’un récit truffés de références historiques et culturelles, qui donnent du relief au récit. On pense bien sûr à Sa majesté des Mouches de William Golding, pour le thème des communautés d’enfants laissées seules sans adultes. Il y a aussi une référence à Amityville et certainement plein d’autres qui m’ont échappées.

 

L’Eternéant montre donc encore une fois le talent et l’originalité de Neal Shusterman. Même si Les Fragmentés reste mon livre préféré de cet auteur, ce nouveau titre ne démérite pas. C’est avec plaisir que je lirai la suite de ce qui est annoncé comme une trilogie, car de nombreuses questions restent sans réponse.

 

Merci beaucoup à Anne et aux éditions du Masque / MSK pour cet envoi !

 

Première phrase : “Un jour comme les autres, dans un virage en épingle qui surplombait une forêt morte, une Toyota blanche percuta une Mercedes noire si violemment que leurs carrosseries fusionnèrent en un éclaire d’argent.”

 

Autres avis : Paikanne, Jiyaie.

 

L’Eternéant : la trilogie des Illumières / Neal Shusterman ; traduit de l’anglais par Alexandre Boldrini et Anne-Judith Descombey. – Editions du Masque – MSK, 2012.

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 07:00

secret-iona-lewis.gifEn Ecosse, quand Callum et ses amis rencontrent Iona, cela commence par une dispute. La jeune fille est prise en train de pêcher la truite à mains nues sur les terres du père de Callum. Prise à partie par Rob, elle s'enfuit sous la pluie, laissant ses habits sur place. Pris de remords, Callum la recherchera longtemps pour lui rendre ses affaires.

 

Après ce geste, Iona lui fera confiance et lui confiera un grand secret : un balbuzard vit sur le loch. Callum comprend rapidement ce que cette confidence a de précieux. Les aigles pêcheurs sont une espèce protégée, qui avait disparu de la région depuis des dizaines d'années. Les enfants vont donc garder le secret et observer seuls les préparatifs du balbuzard et l'arrivée d'une femelle.

 

Callum apprend aussi à mieux connaître Iona. Lui qui est entouré d'une famille aimante verra que la jeune fille est malheureuse. Sa mère l'a laissée seule chez son grand-père, un vieil homme bourru et alcoolique, vivant dans une maison délabrée.

 

Le jour où la femelle balbuzard se prend dans un fil de pêche, ils vont pourtant devoir partager leur secret avec des adultes. Les parents de Callum feront appel à Hamish, un gardien de la réserve naturelle. Celui-ci leur promettra de garder le secret. Ils soigneront ensemble la femelle, qu'ils prénommeront Iris. Avant de la relâcher, un émetteur sera fixer à son corps, pour suivre ses déplacement sur Google Earth. Callum, qui lui rendra sa liberté, en sera marqué à vie, après avoir plongé son regard dans celui de l'oiseau.

 

Mais cette période heureuse sera brisée par un évènement tragique.

 

*****

 

Ah là, là, quel coup de coeur ! Gill Lewis a écrit ce livre après avoir suivi un Master of Arts in Writing for Young People. Eh bien, cette formation lui a permis de livrer un superbe récit. Avec l'expérience, ses prochains ouvrages devraient être encore plus formidables.

 

Le secret d'Iona respire l'intelligence. J'ai tout d'abord cru qu'il s'agissait d'une ode à la nature et à sa protection. Gill Lewis nous transporte dans une Ecosse enchantée, où les paysages sont magnifiques. La solidarité y est aussi le maître mot, où chacun est prêt à entraider son voisin.

Le livre n'est pas que cela puisque l'histoire se transforme en récit initiatique pour Callum qui, en affrontant de nombreuses épreuves et en relevant des défis, apprendra à grandir. Il a la chance d'être entouré de parents et d'un frère formidables, ainsi que d'amis toujours présents et attentifs.

 

Les différents épisodes s'enchaînent très bien. Certains sont très émouvants et entraînent le lecteur au coeur des sentiments des personnages. On partage réellement leur sensation et l'empathie à leur égard est immense. Le message délivré est un message de tolérance, de respect, d'entraide et d'amité par delà les frontières.L'écriture simple et belle de l'auteure permet de dévorer sans le lâcher ce fantastique roman.

 

Je recommande donc très fortement Le secret d'Iona à tous les amoureux de la nature et de la vie.

 

*****

 

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "C'est moi qui l'aperçus le premier : une fille pâle et maigrichonne allongée sur un rocher plat en contrebas des rapides".

 

Autres avis : Niurka (attention, certains éléments du récit non mentionnés pour préserver un certain suspens ici y sont révélés), Lecture au Naturel (là aussi, il y a beaucoup d'éléments qui sont révélés).

 

Le secret d'Iona / Gill Lewis ; traduit de l'anglais par Bee Formentelli. - Gallimard jeunesse, 2011. - Collection Folio junior.

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 07:00

douze-heures-avants-ambrosio.gifA Jérusalem, parmi d'autres personnes, nous suivons la journée de deux jeunes filles.

 

La première est Dima, 18 ans. Palestinienne, elle vit dans le camp de réfugiés de Deisha. Élève brillante, elle est fiancée à Darish. Pourtant, elle a le coeur lourd de voir les siens humiliés par les soldats, parfois tués pour rien. Alors elle a décidé d'agir et a fait savoir qu'elle voulait rencontrer Ghassan, l'expert en explosif. Ce soir ils verront.

 

La seconde est Myriam. Née en Israël, elle a grandi aux États-Unis. Avec Mickael, ils rêvaient de retourner là-bas. C'était leur but, leur objectif. Mais aujourd'hui, Mickael est mort dans un attentat. Qu'attendre de la vie à présent ?

 

Le destin des deux jeunes filles va se jouer dans les douze heures qui vont suivre.

 

*****

 

Gabriella Ambrosio, comme l'indique sa biographie dans le livre, est italienne et a été entre autre journaliste. Auteure de plusieurs essais, Douze heures avant est son premier roman. Il est recommandé par Amnesty International et est étudié dans les collèges et lycées italiens.

 

Sa force est de ne pas prendre partie dans le conflit israélo-palestinien et ne juge pas un camp ou l'autre. La fin de l'histoire est fortement prévisible, puisque des employés de la morgue font partie de la liste des personnages. Mais chaque personnage a la possibilité d'exprimer ses sentiments, son point de vue et son histoire personnelle. Cela permet de comprendre que la situation n'est pas manichéenne et plutôt complexe. Les protagonistes sont enfermés dans un cercle vicieux qui empire avec le temps et dont il est difficile voir impossible de sortir. De ce point de vue, ce roman constitue un bon point de départ pour un débat en classe.

 

Par contre, j'ai été terriblement déçu par la forme.

D'une part, écrire un roman choral avec autant de personnages n'est pas évident. Dans la liste des personnages située au début, 20 protagonistes sont cités. Si tous ne s'expriment pas, le début de la lecture est assez fastidieux. Les chapitres étant courts, il faut retourner souvent au début du livre pour savoir qui s'exprime : un jeune ou un adulte, un Palestinien ou un Israélien. C'est assez fatigant.

D'autre part, le style est parfois très lourd. Peut-être cela vient-il de la traduction, mais il est compliqué, plein de métaphores qui rendent les phrases longues. Un grand effort est demandé pour bien suivre le raisonnement contenu dans certains passages.

Enfin, les coïncidences sont un peu grosses. Elles ont  pour but rajouter de l'émotion et ajouter un symbole que l'on découvre à la fin. Ce dernier n'a peut être pas lieu d'être dans un récit qui est censé être tiré de faits réels.

 

Bref, je ne suis pas convaincu ni séduit par ce livre, qui aborde pourtant intelligemment un sujet difficile. Mais il se peut que je passe à côté d'un chef d'oeuvre, vu les recommandations dont il bénéficie. Donc, à vous de vous faire votre opinion.

 

*****

 

Première phrase : "Dima n'écoute pas Leila et sort de chez elle".

 

Autre avis :Christine

 

Douze heures avant / Gabriella Ambrosio ; traduit de l'italien par Lisa Caillat. - Gallimard jeunesse, 2011. - Collection Scripto.

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 07:00

sako-martine-pouchain.gifD'un côté, il y a Sako, 10 ans et demi. Elle vient du Mali avec sa mère et a fait le voyage dans des conditions difficiles. Contrairement à ce qu'elle pensait, la France n'est pas un pays où la vie est facile. Il faut des papiers pour travailler mais pour avoir les papiers il faut travailler. Sa mère fait donc ce qu'elle peut.

En attendant la rentrée scolaire, Sako et sa mère ont été logées dans une vieille caravane dans un ancien camping. A côté, il y a une maison avec une vieille dame.

 

De l'autre côté, il y a Mado. Elle se laisse porter par la vie et ne s'occupe plus d'elle ni de sa maison. Pour qui le faire ? Elle ne voit personne, son fils habite à Marseille et ses petits-enfants sont grands et la connaissent à peine.

En plus, il y a plein d'étrangers. Si l'un d'eux venait la tuer, personne ne le saurait. D'ailleurs, il y a maintenant une petite fille noire qui la regarde. Elle a des yeux immenses et des dents si blanches !

 

C'est comme ça que Sako, la petite Malienne sans papiers, et Mado, la vieille dame sans avenir, vont nouer une amitié très forte, pleine de tendresse. Chacune va pouvoir aider l'autre à sa manière.

 

*****

 

Attention, ne faites pas comme moi. Le titre est bien Sako et pas Sarko comme je l'avais lu au premier coup d'oeil . Le sujet est pourtant plutôt politique, puisqu'il concerne la manière dont les sans-papiers sont traitées en France. Pas facile de parler d'un sujet tellement d'actualité. Martine Pouchain s'en tire cependant avec brio, en offrant un roman facile à lire mais très intelligent.

 

Ceci tient beaucoup aux deux personnages que sont Sako et Mado. La première est pleine de malice, de joie de vivre et d'optimisme malgré ce qu'elle vit. La seconde est débordante d'amour, ivre d'apprendre, de découvrir et de ne plus avoir peur de ce qui est différent. La spontanéité de Sako répond aux tâtonnements de Mado, qui a besoin de redécouvrir les gestes maternelles. Les paroles et les actes qu'elles vont échanger vont permettre de créer un lien indestructible et d'entraîner le lecteur dans leur histoire.

 

D'un autre côté, le sujet central reste le traitement des personnes arrivées sans papiers en France. Martine Pouchain  explique clairement les choses et rien n'est tout blanc ou tout noir. Chacun des immigrés a ses raisons d'être là, les fonctionnaires français font leur travail. Mais l'accueil est froid, le soutien inexistant, le traitement dur et violent. Cet aspect de l'histoire est surtout narré par Niouma, la mère de Sako. L'auteure ne prend pas partie, mais elle nous fait comprendre que la manière dont les sans-papiers sont traités est inhumaine et que le changement ne peut venir que de personnes comme Mado, c'est-à-dire des gens comme vous et moi.

 

Il est donc impossible de rester insensible à l'histoire de Sako, qui intéressera les jeunes comme les plus grands.

 

*****

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "Depuis que nous avons quitté le pays de nos ancêtres, Mousso Koroni mets des bâtons dans nos roues et transforme toutes nos batailles en causes perdues".

 

Autres avis : Sophie Pilaire.

 

Sako / Martine Pouchain. - Oskar jeunesse, 2011. - Collection Société.

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 07:00

grand-deballage-konigsburg.gifAmedeo Kaplan va sympathiser avec William Wilcox d'une drôle de manière : en vidant la maison d'une vieille dame. Mme Zender, ancienne cantatrice exubérante, va quitter sa demeure pour rejoindre une résidence pour personnes âgées. Elles va donc nombre de ses biens, précieux pour la plupart, de la vaisselle à ses meubles.

 

William intervient car c'est sa mère qui a été chargé d'évaluer les biens et d'évaluer la vente. Amedeo va se greffer car il est le voisin de Mme Zender et qu'il a été très impressionné lors de sa première visite : la cantatrice possède une sonorisation musicale tout à fait exceptionnelle. De plus, Amedeo a un rêve : trouver un trésor perdu.

 

Les deux garçons, malgré leurs différences, vont petit à petit se nouer d'amitié. William, grâce à sa ténacité, a en effet pu repérer lors d'une précédent vent un paravent précieux que des antiquaires professionnels avaient délaissé. Quant à Amedeo, avec un père artiste et un parrain directeur d'un centre culturel, il possède de précieuses connaissances sur l'histoire de l'art.

 

En vidant la maison, ils vont découvrir peu à peu la vie de Mme Zender, qui rôde toujours autour d'eux. Elle va leur raconter des bribes de sa vie, tantôt incroyable, tantôt qui sonnent vrais. Jusqu'au moment où Amadeo va enfin trouver un trésor, qui les entraînera vers la Grande Histoire.

 

*****

 

Il s'agit du premier livre de E. L. Konigsburg que je lis. D'après les indications contenues à la fin de l'histoire, Le grand déballage est à relier à deux autres titres de cet auteur, Plus un mot et Les huluberlus, l'ensemble formant une "sorte de trilogie anachronique". C'est une information importante car, après avoir lu ce roman, j'ai bien envie d'en découvrir plus.

 

D'abord, E. L. Konigsburg a un très joli style. L'écriture est belle et permet de se glisser dans une histoire qui lie la vie quotidienne d'aujourd'hui avec des évènements qui se sont déroulés pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle la met également au service de personnages qui ont tous une personnalité bien construite et une histoire personnelle que l'on découvre par touches. Amedeo, William et Mme Zender sont bien sûr ceux que l'on connaît le plus. Mais E. L. Konigsburg rend attachants même les personnages secondaires, comme la mère de William qui a une histoire douloureuse ou le parrain d'Amedeo, directeur culturelle un prétentieux mais très drôle également.

 

Concernant la plongée dans la Seconde Guerre mondiale, je ne veux pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture. On se doute rapidement de se qui va se passer. Mais quand tous les détails de l'histoire s'emboîtent, nous nous trouvons face à un récit émouvant, plein d'amour, de tolérance et de tristesse. J'ai vraiment été très touché par cette partie de l'histoire.

 

Enfin, Le grand déballage est un hommage rendu à l'art sous toutes ses formes. De la musique à la peinture, de nombreuses références et de nombreux artistes sont cités et fort bien intégrés dans le récit. Amedeo porte d'ailleurs le prénom de Modigliani. C'est aussi l'occasion de voir comment certains artistes ont été traités pendant la Seconde Guerre mondiale. A chaque étape du livre, on a donc une seule envie : avoir les toiles en face de soi, découvrir les morceaux pour mieux entrer dans l'histoire et partager ce que vivent Amedeo et William.

 

Vraiment, E. L. Konigsburg nous offre un roman riche, plein d'histoire, d'intelligence et d'émotions.

 

*****

 

Première phrase : "Le deuxième vendredi de septembre, en fin d'après-midi, Amedeo Kaplan descendit du car de ramassage scolaire dans un nuage d'insectes ailés".

 

Le grand déballage / E. L. Konigsburg ; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Dominique Kugler. - Bayard jeunesse, 2011. - Collection Millézime.

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 07:00

florian_ferrier_creatures.gifOlympe, 15 ans, est en vacances en Italie avec sa famille. Comme toute adolescente qui se respecte, elle rechigne à accompagner ses parents en excursion et est en conflit permanent avec sa soeur aînée, qui est si parfaite. Tout basculera lors de la visite d'une vieille ville.

 

Ce jour là, un tremblement de terre précipitera Olympe dans un gouffre. Échappant de peu à la mort, elle se laissera guider par une petite fille dans une ancienne crypte vers une vierge de fer, cet instrument de torture du Moyen Age. En le touchant, elle perdra connaissance avant de se réveiller à l'hôpital.

 

Après cet évènement, des meurtres particulièrement sanglants vont être perpétrés. Deux inspecteurs de police, un italien et un suédois, vont mener l'enquête ensemble. Un mystérieux homme se mettra lui aussi en route, accompagné d'une jeune femme.

 

Olympe, elle, comprendra que la petite fille qu'elle a vu est un fantôme. Elle rencontrera également celui qui reposait dans la vierge de fer, Carthago. Celui-ci, sous un aspect de jeune homme, lui expliquera qu'il est une créature issue des profondeurs de l'histoire. Il était un guerrier sauvage et sans pitié.

Autrefois craint et respecté, son clan a été décimé lors du développement du christianisme. Lui a réussi à survivre grâce à un procédé de son invention, qui lui a toutefois enlevé une partie de sa force. Pour la retrouver, il a besoin de la jeune fille et des pouvoirs qu'elle commence à développer. Leur destin sont maintenant liés.

 

Mais Olympe est également la seule piste de ceux qui recherchent Carthago, en connaissant sa nature ou pas.

 

*****

 

L'histoire de Créatures m'a vraiment accroché. Elle est en effet très originale, en créant de toute pièce une créature très ancienne, proche des loups-garou, mais également très violente. En outre, le personnage de Carthago est très ambigu. C'est un tueur sanguinaire, mais, après son réveil par Olympe, on sent un léger changement.

Le personnage d'Olympe est également intéressant, puisque sa personnalité s'étoffe avec ses pouvoirs. Cette aventure est pour elle un véritable récit initiatique qui l'aide à grandir.

 

Les rebondissements et les scènes d'actions sont également très présentes. On ne s'ennuie pas une minute et le récit est mené  tambour battant. Les pièces du puzzle s'imbriquent petit à petit et on comprend mieux d'où vient Carthago, ce qu'il a vécu et ce qu'il cherche. L'enquête menée par les policiers permet également de découvrir les à-côtés de l'histoire, ce qu'Olympe ne voit pas. Par contre, les âmes très sensibles passeront leur chemin : certaines scènes sont assez violentes.

 

Cependant, je suis resté un peu sur ma faim une fois le livre fini. Il faudrait qu'il y ait un second tome, car il me semble que certaines pistes ont été ouvertes sans avoir été refermées. Par exemple, Carthago dit à Olympe qu'il est un Animus et qu'elle est son Anima. Qu'est-ce que cela veut dire ? Jusqu'à quel point sont-ils liés ? Et puis la perfection de la soeur d'Olympe est vraiment bizarre et souvent soulignée par l'auteur. Y a -t-il quelque chose dans l'histoire de leur famille ?

 

Créatures est donc un roman intrigant et original, qui mériterait cependant une suite pour mieux comprendre cet être fantastique.

 

*****

 

Première phrase : " J'ai faim".

 

Autre avis : Bit-Lit.com Le Blog

 

Créatures / Florian Ferrier. - Plon jeunesse, 2011.

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8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 07:00

malediction-shakespeare-ferrier-josephine.gifCatastrophe pour les parents Trotter : leur départ en Terre Adélie a été avancé... à demain ! Que faire de leurs enfants, Albane et Victor ? La seule solution qu'ils trouvent est de les envoyer en quatrième vitesse chez Tatagatha, une tante un peu excentrique.

Cette dernière n'est d'ailleurs pas très enthousiaste quand elle trouve ses deux neveux et nièces sur son palier. Outre qu'elle n'a pas la fibre maternelle, elle doit partir en Angleterre pour un reportage sur le festival Shakespeare. C'est sans compter sur le côté manipulateur d'Albane, qui arrive à la convaincre de les emmener.

 

Une fois à Stratford-upon-Avon, le caractère des deux enfants prend toute son ampleur. Albane, adolescente gothique et impulsive, compte bien sur le laxisme de sa tante pour faire les 400 coups en Angleterre. Victor, plus jeune mais plus raisonnable, va faire ce qu'il peut pour l'empêcher de faire trop de bêtises.

 

Mais Albane est très têtue. En poursuivant un voleur, ils tombent au sens propre sur la sépulture de Shakespeare. Ni une, ni deux, l'adolescente ne tient pas compte de la malédiction inscrite sur le tombeau et elle emporte un objet trouvé sur place.

 

Peu de temps après, son comportement change et elle se met à parler comme un personnage de Shakespeare, en menaçant son frère. Victor va devoir tout faire pour réparer la situation, tout en échappant sans le savoir à un mystérieux individu.

 

*****

 

Autant le dire tout de suite, ce récit est hautement improbable. Déjà, des parents qui partent en expédition scientifique où on ne communique que par voie postale, j'ai du mal à y croire. Mais alors le tombeau de Shakespeare ouvert et sans surveillance en plein milieu du festival Shakespeare, c'est franchement irréel.

 

Malgré tout, le récit est sympathique.

D'abord les personnages sont exquis, Albane et Victor en tête. Albane, c'est l'adolescente gothique dans toute sa splendeur. Egoïste et têtue, elle compte bien profiter de la vie, quelles qu'en soient les conséquences pour elle et pour les autres. Bref, j'adore la détester. Victor, c'est le côté raisonnable. Malgré tous ses efforts, personne ne l'écoutent et toutes ses tentatives sont vouées à l'échec. Il est pourtant malin et astucieux, ce qui le rend très attachant. Ce duo frère-soeur qui s'aiment et se haïssent sonne très vrai.

L'ambiance anglaise est également très bien décrite. On imagine très bien les scènes qui se déroulent dans des rues anciennes, pleines d'histoire. En y ajoutant des citations de MacBeth, on s'y croirait.

 

J'ai pris donc un grand plaisir à suivre les aventures anglaises des enfants Trotter. De nombreux indices laissent présager une suite. J'espère qu'elle sera encore plus intéressante et qu'elle développera certains éléments..

 

*****

A partir de 10 ans.

 

Première phrase : "L'Âme du monde est une vibration, une ondulation sacrée sur la surface immatérielle de l'univers".

 

Autre avis : Clarabel

 

Les chroniques étranges des enfants Trotter, 01 : la malédiction Shakespeare / Anne Ferrier & Régine Joséphine. - Oskar jeunesse, 2011. - Collection Fantastique.

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 07:00

Les-ailes-d-Alexanne-anne-robillard.jpgAlexanne, jeune adolescente de 15 ans, grandit tranquillement avec ses parents. Son père, d'origine russe, est aimant mais l'élève de manière assez stricte. En général, elle les accompagne chaque semaine chez des amis. Mais, pour la première fois, ils vont la laisser seule chez elle.

Ce geste lui sauvera la vie, puisque ses parents vont décéder dans un accident de voiture. Pour Alexanne, le choc est terrible : elle a vu dans un rêve ce qui leur est arrivé.

 

Pour ne pas la laisser seule, les services sociaux vont la placer chez sa tante. La jeune fille ne la connaît pas car d'une part elle habite dans les Laurentides, lieu sauvage situé loin de Montréal, et d'autre part son père ne s'entendait pas avec elle.

C'est donc avec apréhension qu'Alexanne rencontre sa dernière parente, décidée à lui mener la vie dure pour retourner rapidement à la ville, avec ses amies.

 

Elle va cependant changer progressivement d'avis. Sa tante Tatiana va lui expliquer certaines choses qui vont bouleverser sa vie. Alexanne, comme toutes les femmes de sa famille, sont des fées. Elles ont des pouvoirs, notamment de guérison, qu'elles doivent mettre au service des hommes. Le rêve que l'adolescente a fait sur l'accident de ses parents est en fait l'apparition du don de double-vue. Et les talents d'Alexanne iront en grandissant.

D'abord sceptique, la jeune fille découvrira progressivement tout un monde qu'elle ne connaît pas. Elle rencontrera des fées, Matthieu pour qui elle éprouve une irrésistible attirance, son sombre oncle Alexei qui porte plusieurs secrets en lui et surtout les anges, avec qui elle communique grâce à un cahier.

 

*****

 

Je ne sais pas chez vous, mais à la bibliothèque où je travaille les séries d'Anne Robillard, Les Chevaliers d'Emeraude et ANGE, sont toujours empruntées et toujours demandées par les jeunes. Aussi je me suis décidé à me plonger dans cette nouvelle série, qui est annoncée comme une trilogie.

 

Je dois dire que je me suis plutôt laissé prendre par cette histoire, facile à lire et agréable.

Le style est en effet très simple et ne présente pas de difficultés particulières. Tout coule de manière assez limpide et on se laisse emporter.

J'ai juste deux petites remarques. La première est que l'on sent parfois qu'Anne Robillard est québécoise et certaines tournures de phrases (j'ai mis un certain temps à comprendre que Nouvel Âge était la traduction de New Age) ont un petit côté exotique assez sympathique. L'autre concerne le fait que la tante d'Alexanne demande l'installation d'une télé pour la jeune fille... et d'un magnétoscope ! A l'heure des DVD et autres Blue-ray, je m'interroge sur l'âge de ce texte ou sur le modernisme de l'auteur. Mais bon, rien d'insurmontable.

 

Étant un premier volume, l'histoire est constituée de petits épisodes qui permettent de mettre en place l'action (du moins je l'espère).

Anne Robillard a fait preuve d'une certaine imagination en créant tout un monde de magie, mélange de religion et de croyances populaires sur le petit peuple et les pouvoirs de la nature. Les anges sont très présents, alors anti-religieux passez votre chemin ! Elle en profite cependant pour faire passer des messages de tolérance qui sont les bienvenus. Et sa théorie sur la réincarnation m'a beaucoup fait penser aux Thanatonautes de Bernard Werber.

Quant aux personnages, ils sont plutôt bien brossés, chacun dans leur genre. On s'attache à eux assez facilement. Finalement, je crois que celle que j'aime le moins c'est Alexanne. Elle a en effet un comportement très changeant. Mais son caractère s'affirme au cours du roman, ce qui est assez normal, puisqu'élevée de manière stricte, elle doit faire face à un deuil avant de découvrir un monde assez irréaliste pour elle au début.

 

Cette lecture est donc très agréable (surtout en cette période estivale) et permet de passer un bon moment, en rêvant que la magie existe peut être là où on ne s'y attend pas.

 

*****

 

Première phrase : "Un doux printemps tira le Québec de sa torpeur dès les premières jours de mai."

 

D'autres avis : Hérisson

 

Les Ailes d'Alexanne, volume 1 : 4h44 / Anne Robillard. - Michel Lafon, 2011.

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 07:00

apocalypse-bebe-virginie-despentes.jpgLucie, femme fade et sans motivation, approche de la quarantaine. Elle s'est toujours laissée porter par la vie et se retrouve donc à exercer son métier sans passion. Employée dans une boîte de détectives, elle est affectée à la surveillance des ados. Tout se passe tranquillement pour elle, jusqu'au jour où la fille qu'elle surveille, Valentine Galtan, disparaît.

 

Sa grand-mère, sorte d'ogresse autoritaire et manipulatrice, la charge tout de même de retrouvée Valentine, non sans avoir passé un savon à la boîte et à Lucie. Dans un sursaut, et pour impressionner un peu ses collègues, la détective va demander la collaboration de la Hyène.

 

Derrière ce surnom se cache une drôle de femme. Lesbienne, dealeuse, spécialiste du renseignement, ayant travaillé dans le recouvrement de créance, sadique quand elle le décide. Mais ultra-connue dans le milieu. Lucie est donc tout étonnée quand elle accepte de travailler avec elle.

 

Les voilà donc lancées sur la piste de Joséphine. Mais dans ce mini-road movie ce qu'elles découvrent n'est pas la vérité entière et nue, telle que les différents personnages qu'elles vont croiser la connaissent...

 

*****

 

Apocalypse bébé est le premier roman de Virginie Despentes que je lis. De cette auteure, je ne connaissais que le buzz qu'il y avait eu autour de Baise-moi. Et puis l'émission Place de la toile en a parlé sur France Culture, car Internet est un des éléments du récit. Et puis il m'est passé entre les mains. Et puis voilà je l'ai lu.

 

Tout d'abord, je dois dire que je suis rentré assez vite dans le récit. Il n'y a aucune difficulté particulière. Quant aux scènes trash, elles sont plutôt rares et, malgré leur dureté, ne m'ont pas choqué. Pourtant, le sexe n'est pas doux chez Despentes, et la violence peut être assez extrême.

 

Mais je crois qu'en fait, j'ai plutôt pris ce livre au second degré. Finalement, j'ai été plutôt amusé. Il faut dire que les défauts des personnages qui s'expriment sont tellement poussés à l'extrême, que s'en est caricatural. Tous ceux qui s'expriment sont lâches, égoïstes, vénaux, colériques, revanchards, torturés, menteurs... et les émotions qu'ils éprouvent, au lieu de les rendre plus forts, rendent leurs défauts encore plus flagrants. On passe ainsi entre autres de l'écrivain auto-centré (le père de Valentine) à la femme pleurni-dépressive (la belle-mère), du caillera de banlieue (le cousin) à la tombeuse d'hommes riches (la mère biologique). Et vraiment, chaque portrait est fait au vitriol, pour mon plus grand plaisir.

 

Il n'y a cependant pas que ça dans ce roman. Quant plusieurs personnages s'expriment, c'est aussi l'occasion de capter leur point de vue, d'avoir leur version de l'histoire et à quel point leurs intérêts sont divergents,  alors qu'ils vivent ensembles et se cotoient au quotidien. Ainsi, une claque donnée prend une importance démesurée pour celle qui la reçoit et n'est qu'un détail même pas mentionné par celle qui la donne. Et il faudra attendre que ce soit Valentine qui parle pour que toutes les pièces du puzzle soient réunies.

 

Le dernier point qui m'a marqué est le dénouement final. Il y a une grande maîtrise de Virigine Despentes dans la manière dont elle arrive à faire monter la tension. On comprend ce qui va arriver, mais on en prend la pleine mesure et les conséquences que lorsque cela arrive. Mais chut, je ne voudrais pas gâcher le suspens pour ceux qui ne l'ont pas lu.

 

Cette lecture est donc une bonne surprise pour moi, qui me donne envie de lire dans le futur d'autres titres de cette auteure.

 

*****

 

Première phrase : "Il n'y a pas si longtemps de ça, j'avais encore trente ans."

 

Ce livre a obtenu le prix Renaudot en 2010.

 

Les avis sur Babelio.

 

Apocalypse bébé / Virginie Despentes. - Grasset, 2010.

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